Le conseiller fédéral Albert Rösti veut une loi spéciale pour les aliments transgéniques
Le Conseil fédéral veut ouvrir la voie au génie génétique en Suisse. Avec une "loi spéciale", il veut contourner le moratoire et autoriser à la hussarde le génie génétique dans les denrées alimentaires. La commission compétente du Conseil national veut donc prolonger le moratoire de deux ans encore, afin que le conseiller fédéral Rösti puisse élaborer la "loi spéciale". L'Association pour des aliments sans OGM y voit un mépris de la volonté populaire et exige des règles strictes pour les aliments génétiquement modifiés.
L'Association pour des aliments sans OGM voit ses pires craintes confirmées, déclare Martin Graf, ancien conseiller d'Etat zurichois et coprésident de l'association : "Le conseiller fédéral Albert Rösti s'est imposé au gouvernement. Avec une "loi spéciale", il veut contourner le moratoire et autoriser, à la hussarde, le génie génétique dans les denrées alimentaires".
Claudia Vaderna, directrice de l'Alliance suisse sans OGM, ajoute : "Au lieu de tenir compte des intérêts de la population, la Suisse suit ainsi la déréglementation en cours dans l'UE et se plie à la pression croissante de l'économie. La majorité des consommateurs et consommatrices suisses continuent de rejeter le génie génétique".
Aujourd'hui, la Commission de la science, de l'éducation et de la culture du Conseil national a adopté une initiative parlementaire qui demande que le moratoire sur le génie génétique, qui arrive à échéance, soit prolongé de deux ans.
Martin Bossard, coprésident de l'Association pour des aliments sans OGM, ajoute : "Ce que la commission du Conseil national vend comme une prolongation du moratoire doit faire office de somnifère politique, alors qu'une loi spéciale vide la Constitution de sa substance et que les agriculteurs et les consommateurs seront bientôt mis devant le fait accompli. L'initiative pour la protection des aliments est donc plus importante que jamais" !
L'initiative pour la protection des aliments, que l'association a lancée le mardi 3 septembre, veut que les consommateur·ices puissent continuer à décider librement si des aliments génétiquement modifiés se retrouvent dans leur assiette ou s'ils préfèrent y renoncer. L'initiative exige des règles strictes pour le génie génétique, afin que les humains, les animaux et l'environnement soient protégés des risques.
L'initiative prolonge le moratoire actuel sur le génie génétique, qui expire en 2025. Aucun organisme génétiquement modifié ne pourra être mis en circulation tant que les lois d'application de l'initiative n'auront pas été adoptées.

